Désirer seule

Il est 10h25 et je suis en pleine admiration devant la machine à espresso du bureau. Je la regarde déverser une tasse d'énergie toute chaude, juste pour moi.

Apparaît dans la cuisine ma collègue enceinte de 6 mois et demi. Grande, mince, avec ses yeux pétillants et ses longs cheveux blonds. Sa petite bédaine toute ronde a de quoi faire des jalouses ; la grossesse la rend radieuse.

Chaque fois que je la croise, je l'envie terriblement. Elle flotte sur son petit nuage rose, bien au-dessus de ma tête.

Cette tranche de vie m'a poussée à rédiger un petit billet. J'envie cette femme, je ressent même un peu de jalousie, sentiment que je déteste. Je suis jalouse car je suis privée de cette aventure, pour le moment.

En effet, j'avais mentionné dans mon introduction que mon désir d'enfanter n'était pas partagé. C'est là la raison qui m'a donné envie de démarrer un blog.

Dans un monde parfait, celui que toutes les filles imaginent, ce genre de différend n'aurait jamais existé.

Même moi, jamais j'aurais pensé être confrontée à ce genre de situation, en me fiant au cheminement de mon couple. Depuis 2006, tout était parfait. Le genre d'histoire d'amour qui faisait bien des envieuses autour de moi.

Au fil des ans, j'ai laissé les choses se faire toutes seules, sans avoir d'attentes, sans faire pression. Mon copain n'avait pas terminé son BACC, je commencais tout juste ma carrière. Je m'étais dit que les questions de mariage et d'enfants devaient arriver après au moins 3 ou 4 ans, alors pas d'urgence !

Mais après 4 ans de vie commune, la vie a décidé que j'en étais là. Je n'ai rien vu venir.

Un peu comme si mon copain et moi étions dans une allée d'épicerie, je me suis arrêtée sur une boîte de biscuit qui a attiré mon regard et lui, a continué son chemin sans l'appercevoir. Je suis debout dans l'allée, incapable de continuer, et je suis complètement omnubilée par cette fameuse boîte de biscuit qui n'intéresse guère mon copain. Il marche droit devant parce qu'il a pas besoin de ces biscuits. Mais même si je le suit et qu'on quitte l'épicerie, je repense sans cesse à la petite boîte.

Je la veux !


Drôle de métaphore me direz-vous, mais c'est un peu comme ça que je me sent !